Nous sommes en 2067. Jennifer Biabatantou est rédactrice en chef du magazine Femmes. Formée à l’IJBA, elle est auparavant passée par la Chance aux concours.
- Bonjour Jennifer. Pour commencer, pouvez-vous nous présenter le média que vous dirigez ?
Depuis plusieurs années maintenant, je suis à la tête du mensuel Femmes. Pour ce qui est du public, nous nous adressons à un public féminin, mais élargi ! Ma volonté est de faire quelque chose de fédérateur, qui vise des profils très différents. Je m’adresse à toutes les femmes, sans distinctions.
- Lors du recrutement de vos journalistes, prêtez-vous attention à leur origine sociale ? Faites-vous en sorte de défendre une certaine diversité ?
Ma rédaction est diversifiée et c’est vraiment une chose à laquelle je tiens et dont je suis fière. Mais je fais, bien sûr, toujours attention à d’abord m’assurer des compétences de ceux que j’engage !
- Revenons un peu sur votre parcours. Pensez-vous qu’il a influencé votre rapport au journalisme ?
Oui, c’est certain que cela m’a davantage sensibilisée. Même si ma famille m’a toujours encouragée et poussée à faire ce que je voulais, à l’époque, j’avais parfois tendance à me dire que je n’avais que peu de chance d’exercer un jour ce métier.
Je pense que ce qui a vraiment permis d’en arriver là où on en est aujourd’hui, en 2067, est lié à un travail général, en amont. Chez les journalistes mais pas que. Il a fallu faire de la publicité pour les initiatives citoyennes.
- Aujourd’hui, les médias s’adressent à des lecteurs bien ciblés (notamment par leur origine sociale ou ethnique). Que pensez-vous de cette tendance ?
Je ne sais pas trop, mais en tout cas je trouve qu’en 2017, les médias manquaient de diversité. À l’époque, j’aimais beaucoup lire Marie-Claire par exemple, mais je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il restait encore beaucoup de choses à faire. À part dans des médias spécialisés justement, ça n’arrivait presque jamais de voir des conseils pour les cheveux frisés… On en était encore à la norme de la lectrice blanche.
Valentin Etancelin et Salomé Parent
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